une délégation chinoise en visite pour la première fois depuis la pandémie

La première délégation chinoise à visiter Taïwan depuis le début de la pandémie de Covid a reçu un « accueil chaleureux », a déclaré lundi 20 février la mairie de Taipei qui est dirigée par le parti Kuomintang, plus favorable à un rapprochement avec la Chine que le Parti démocratique progressiste de la présidente Tsai Ing-wen.

Les six membres de la délégation chinoise, arrivée de Shanghaï samedi, ont rencontré le maire de la capitale taïwanaise, Chiang Wan-an, membre Kuomintang (KMT). Cette visite intervient après une série d’échanges récents entre Pékin et l’île de Taïwan, qui se prépare à l’élection présidentielle de 2024.

Les responsables chinois et taïwanais ont « échangé leur point de vue sur des questions municipales, telles que la culture, le sport et le tourisme… La délégation de Shanghaï a également déclaré avoir reçu un accueil chaleureux », a souligné la mairie de Taipei dans un communiqué lundi. En raison des tensions politiques entre Taïwan et la Chine, les échanges étaient limités avant même la pandémie.

Pékin revendique l’île démocratique comme faisant partie de son territoire et a intensifié la pression militaire, diplomatique et économique depuis l’élection de la présidente Tsai Ing-wen en 2016.

Difficile équilibre

A la question de savoir si cette visite était le signe du réchauffement des relations sino-taïwanaises, le responsable de la délégation de Shanghaï, Li Xiaodong, a répondu dimanche : « nous l’attendons avec impatience ». « Mais il est impossible d’obtenir un changement radical seulement par le biais d’un groupe de travail comme le mien. Les deux parties doivent travailler ensemble », a-t-il abondé. Dans ce contexte de réchauffement, mardi, la présidente de la république de Chine (connu sous le nom de Taïwan) a annoncé que l’île allait renforcer ses liens militaires avec les Etats-Unis. « Taïwan coopérerait encore plus activement avec les Etats-Unis et d’autres partenaires démocratiques pour faire face à des défis internationaux comme l’expansionnisme autoritaire et le changement climatique ».

La cheffe de l’état Taiwanaise, Tsai Ing-wen à Taipei, le 22 janvier 2023.

Le vice-président du KMT, Andrew Hsia, a récemment effectué un voyage de neuf jours en Chine, où il a réclamé davantage de vols directs et la levée des restrictions sur les importations. L’an dernier, Pékin avait interdit des importations de fruits et de poissons taïwanais, en représailles à la visite sur l’île en août de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis.

Après ce déplacement officiel de la représentante américaine, les relations sino-taïwanaises avaient atteint leur point le plus bas, Pékin ayant à l’époque rétorqué par de gigantesques manœuvres militaires autour de l’île.

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Le chef du Bureau des affaires taïwanaises à Pékin, Song Tao, a assuré auprès d’Andrew Hsia que le Parti communiste chinois était prêt à travailler avec le KMT pour promouvoir des relations fondées sur le principe du rejet de l’indépendance de l’île, selon l’agence de presse officielle chinoise Xinhua.

Le Monde avec AFP

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