l’armée russe a perdu près de la moitié de ses chars de combat, selon le Pentagone
Lors d’une entrevue avec Joe Biden, Lula revendique sa neutralité vis-à-vis du conflit en Ukraine
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, reçu vendredi par Joe Biden, a dit lors de son échange avec la presse qu’il avait évoqué « le besoin de créer un groupe de pays qui ne soient pas impliqués, ni directement ni indirectement, dans la guerre de la Russie contre l’Ukraine, afin que nous ayons la possibilité de construire la paix. »
Les Etats-Unis sont les grands pilotes de la réponse occidentale à la Russie, tandis que le Brésil a condamné l’invasion russe à l’ONU, mais n’a pas adopté de sanctions économiques contre Moscou ni envoyé de munitions à Kiev.
La proposition de Lula, déjà formulée avant sa visite, avait provoqué surprise et consternation au sein des chancelleries occidentales.
Au sujet de l’Ukraine, la position du président brésilien relève tout autant de l’idéologie que de la realpolitik. Il s’agit de se poser en intermédiaire, en facilitateur, voire en médiateur du conflit. « Le Brésil peut aussi devenir la voix des pays du Sud, qui souffrent des conséquences de cette guerre éloignée, aux Amériques et en Afrique », relève un haut diplomate de l’Itamaraty, le ministère des affaires étrangères brésilien.
La dépendance du Brésil en ce qui concerne les engrais, notamment russes, a souvent été évoquée depuis que le pays est devenu l’un des principaux producteurs mondiaux de soja, de maïs, de viande bovine, de volaille, ou encore de café. Le pays importe, en effet, 95 % de l’azote, 75 % du phosphate et 91 % du potassium qu’il consomme, d’après les données du ministère de l’agriculture. Près de 23 % de ces achats viennent de Russie, parmi lesquels la moitié du potassium consommé au niveau national. Quant à la Biélorussie, qui fournit près de 7 % des engrais utilisés au Brésil, elle a annoncé ne plus pouvoir honorer ses engagements, avec la fermeture de sa frontière avec la Lituanie.