Menacée de disparition, ARD Radio va émettre de nouvelles ondes dans le Marmandais
ARD Radio n’aurait pu renaître sans un groupe de bénévoles qui tiennent les différentes émissions.
C.G.
Au programme d’ARD
Des flashs du lundi au samedi, un agenda culturel, la météo et des reportages, un entretien de 30 minutes avec un « Invité de la semaine » rythmeront l’antenne avec des émissions animées par des bénévoles : Philippe Rivière propose « Instant musique classique », Roger Gaston et Jean-Claude Neuville, une émission sur la culture occitane, Alain Melval un programme dédié à l’association ASAM Arc-en-Ciel et d’autres, diffusées plusieurs fois par semaine pour que les auditeurs puissent en profiter pleinement.
Pour bien comprendre ce qu’il s’est passé, commençons par un petit voyage dans le temps, en 1983. Deux ans plus tôt, l’État a libéré de son monopole la bande FM. Cela permet à un radioamateur, Armand Degan, de réaliser « son rêve d’enfant », en créant Radio Puymiclan, alors qu’émerge un foisonnement d’autres stations (pour la plupart disparues). « Communiquer à autrui ce que l’on a pu recevoir du ciel et des hommes », telle a été la ligne directrice de ce passionné entouré d’universitaires et de reporters bénévoles. Pendant 40 ans, on y parle alors aussi bien latin que malgache et on diffuse des programmes éducatifs, musicaux, culturels et cultuels.
Artisanale
Radio Puymiclan, devenue Aquitaine Radio Diffusion a ensuite émis depuis Meilhan-sur-Garonne, où Armand Degan a tenu l’antenne au sein jusqu’en 2017, presque tout seul. « Il faisait tout de manière artisanale, avec des K7, des 33 tours », explique Patrick de Lorenzo, président de CFM Radio dont l’ancêtre, Castel 102, est la pionnière des radios pirates, devenue libre en 1981. L’association casteljalousaine répond présent quand, à 81 ans, le fondateur d’Aquitaine Radio Diffusion, fait le souhait de passer la main. « Mais il ne voulait pas que la fréquence tombe dans les mains d’une radio commerciale ».
Or, sans association pour reprendre le flambeau, le 103.6 aurait été remis en jeu par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA aujourd’hui ARCOM) et l’aurait livré aux appétits des antennes nationales en quête d’une couverture nationale plus large. Pendant plusieurs années, CFM occupe l’antenne comme on tient un siège. Quelques rediffusions, un peu de musique ont permis de gagner du temps afin de mettre sur pied une nouvelle équipe de bénévoles ; l’informatisation de préparer l’avenir. « Je ne voulais pas abdiquer face à l’administration », témoigne Armand Degan, à qui il a fallu trouver un successeur.
« Un Phoenix »
ARD, « c’est un Phoenix qui renaît de ses cendres », résume Patrick De Lorenzo. Pour dorloter cet oisillon, c’est Ketsia Van Oostende qui est aux manettes depuis le début du mois de février. Sa voix est certainement familière aux oreilles des Lot-et-garonnais puisqu’elle était encore il y a peu, coordinatrice et animatrice d’Espoir FM, diffusée depuis Colayrac-Saint-Cirq. Cette autodidacte de 53 ans, dont 34 passés à Espoir, a pris ses marques dans les studios d’ARD Radio, au numéro 9 de la rue Léopold-Faye
La journaliste y enregistre et organise ce qui sera la nouvelle grille de programmation qu’elle a construite avec les bénévoles. Celle-ci sera étrennée ce lundi 13 janvier. La date n’a rien d’un hasard puisqu’il s’agit de la journée internationale de la radio, impulsée par l’Unesco, qui donnera lieu à une journée spéciale.
Pour la suite, « ARD se veut généraliste », décrit le président de CFM et d’ARD. Au cœur de cette nouvelle dynamique, « la mise en place en d’une information locale qui met en avant les initiatives du Grand Marmandais », précise Ketsia Van Oostende qui souhaite aussi rajeunir l’audience. « Sur ARD on parle du territoire » et on l’écoute.
« Marmande avait besoin d’une radio comme ça, au plus proche des gens », estime Gérard Dupont, président de la fédération qui lie les 6 radios associatives du territoire (Radio Bulle, Radio 4, CFM, Albert FM, ARD et Radio Espoir). C’est dans son jardin qu’est plantée, comme à ses débuts, l’antenne d’ARD, d’où on peut la capter sur une quarantaine de kilomètres à la ronde. Dans ce rayon, « Nous espérons que les associations et les clubs sportifs vont s’approprier ARD », invite Ketsia Van Oostende.