la vie de la médiathèque entre les lignes

Le but était de mettre en lumière le travail invisible, les nombreuses étapes entre la commande et la mise en rayon, les arbitrages pour satisfaire les attentes du public et leur proposer l’aventure d’un nouvel…

Le but était de mettre en lumière le travail invisible, les nombreuses étapes entre la commande et la mise en rayon, les arbitrages pour satisfaire les attentes du public et leur proposer l’aventure d’un nouvel auteur, d’un ouvrage à découvrir.


Emmanuelle Herbel, responsable du fonds jeunesse, présente le rayon BD.

Fanny Blanchard

Désherbage et purgatoire

Comme dans chaque métier, les agents de la bibliothèque ont leur propre jargon. Le « désherbage » signifie mettre au rebut les documents usés ou vétustes. « C’est une étape nécessaire car nous accueillons 3 000 nouveautés chaque année, il faut donc en enlever autant, indique Adeline Massé. D’une part, il faut attirer un renouveau d’adhérents et puis, on ne peut pas pousser les murs… »

C’est au « purgatoire » que sont donc stockés les ouvrages retirés des rayons. Ils y attendent une chance hypothétique de revenir dans le circuit ou bien ils sont définitivement récupérés par la société Recyclivres qui leur offre une nouvelle vie, ailleurs.

« Nous accueillons 3 000 nouveautés chaque année, il faut donc en enlever autant, c’est le « désherbage » »

Au rez-de-chaussée, quelques fauteuils attendent les accros du coin presse. « C’est un endroit qui marche très bien, reconnaît Adeline Massé. Chaque jour, des habitués peuvent lire les journaux. Ils ont le choix entre 42 titres. » Le plaisir, un peu désuet, de lire le journal format papier ne se dément donc pas. La presse ancienne locale, parfois datant du XIXe siècle, est, quant à elle, numérisée. « Le Cri de Royan », « La Gazette des bains de mer » et d’autres sont consultables pour explorer l’actualité d’hier qui éclaire souvent celle d’aujourd’hui.

Nouveautés et incontournables

La médiathèque, c’est aussi la BD, les mangas, et le fonds jeunesse qui sert à alimenter les animations proposées aux enfants et aux écoles, « avec une notion de plaisir pour former les lecteurs de demain », comme le souligne Agnès Thirion, l’une des animatrices du lieu.

La notion de découverte, c’est également ce qui anime Christian Auger, responsable du rayon musique. Ce passionné, qui participa aux grandes heures de la radio locale Royan Fréquence, continue son patient travail de pédagogie. « Je fais un choix en me basant sur la presse spécialisée, j’écoute beaucoup de choses, explique le mélomane. Mon idée est de soumettre de nouveaux artistes, tout en conservant les incontournables de tous les styles musicaux. »

Christian Auger est responsable du coin musique de la médiathèque. Il aime faire découvrir de nouveaux artistes.


Christian Auger est responsable du coin musique de la médiathèque. Il aime faire découvrir de nouveaux artistes.

Fanny Blanchard

Au premier étage, dans une pièce où le public ne rentre jamais, Élisabeth Remane s’active à protéger les livres d’une fine pellicule de plastique, à renforcer les pliures. Les visiteurs, médusés, assiste à son tour de main rapide et précis qui déclenche même quelques applaudissements. Une reconnaissance qui fait sourire cette travailleuse de l’ombre. Depuis un an, c’est aussi elle qui va « hors les murs ». « Je me déplace dans les Ehpad (Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) pour faire quelques prêts, témoigne Élisabeth Remane. Si des personnes ont du mal à sortir de chez elles, je peux aussi aller à leur domicile. »

Habituellement à l’abri des regards, Élisabeth Remane en pleine séance de couverture des livres.


Habituellement à l’abri des regards, Élisabeth Remane en pleine séance de couverture des livres.

Fanny Blanchard

Entre les pages…

Et puis, il y a les petites anecdotes, des petites tranches de vie qui apparaissent au fil des pages. « Quand nous récupérons les livres, nous les nettoyons un peu, révèle Emmanuelle Herbel. Nous sommes à Royan, il y a donc souvent du sable qu’il faut enlever et puis, nous trouvons des choses qui sont parfois très émouvantes. Je me souviens d’un poème écrit par un enfant pour son papa… »

« Nous sommes à Royan, il y a donc souvent du sable entre les pages… »

Le plus souvent, ce sont des marque-pages, mais les agents trouvent aussi des photos, des listes de courses, des grilles de sudoku, une plume, même une chaussette d’enfant… Une enveloppe pleine d’argent a aussi été rendue à son propriétaire. « J’ai une boîte où je garde toutes ces petites choses, ajoute Emmanuelle Herbel. Si personne ne vient les réclamer, peut-être en ferons-nous un tableau… »

On trouve de tout entre les pages, à la récupération des livres.


On trouve de tout entre les pages, à la récupération des livres.

Fanny Blanchard

La médiathèque en chiffres

L’établissement totalise 40 000 documents, dont 31 000 livres pour adultes et enfants. Chaque mois, 300 nouveautés sont achetées chez les libraires indépendants de Royan. Il faut entre quatre et six semaines et cinq étapes de travail entre la commande et la mise en rayon.
500 m² de surface sont répartis sur deux niveaux, dont 400 m² accueillent le public. Elle est ouverte depuis 1987.
La médiathèque compte 2 054 adhérents.
Elle a un budget annuel de 50 000 euros, financé par la Ville de Royan.
La médiathèque est ouverte quatre jours par semaine : mardi, mercredi, vendredi et samedi. Un portail de recherche numérique est à la disposition de tous sur

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