« La grève n’est pas une prise d’otages »

Avant la nouvelle mobilisation contre le projet de réforme des retraites prévue samedi 11 février et le début des vacances scolaires, le ministre des transports explique, dans un entretien accordé au Monde, qu’il souhaite « concilier le respect du droit de grève et le respect des usagers ».

Une nouvelle mobilisation contre le projet de réforme des retraites est prévue samedi 11 février. Doit-on redouter une bascule vers plus de radicalité ?

Les mobilisations ont été jusqu’ici respectables et respectueuses. Les organisations syndicales ont été les garantes du calme. J’espère qu’on va garder cet esprit. C’est dans l’intérêt de tout le monde.

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Qu’en sera-t-il des grèves dans les transports ?

Il peut y avoir des grèves dans certains réseaux de transport public à Paris ou en
province. Il y en aura à la RATP mais pas à la SNCF. Les organisations syndicales
n’ont pas l’intention de perturber les départs en vacances, je souhaite le saluer. J’ai la conviction optimiste qu’on peut concilier le respect du droit de grève et le respect des usagers.

Faut-il mieux encadrer le droit de grève pour éviter ce que le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, ou l’opposant Eric Ciotti ont qualifié de « prise en otage » des usagers ?

Une grève n’est pas une prise en otage. Les mots ont un sens. A Noël, il y a eu des grèves déstabilisantes. On doit réfléchir à la façon de mieux informer les usagers et de réduire les impacts, par exemple en demandant aux entreprises publiques de s’organiser pour que les agents non grévistes soient davantage mobilisés. Il y a la question des délais de préavis de quarante-huit heures. Ce n’est pas un tabou. Il y a aussi ce qu’on appelle le modèle italien : un accord social qui protège certaines périodes. Une chose est sûre, le service minimum, avec un taux fixe garanti par la loi, je n’y crois pas. Car c’est soit trop bas et inefficace, soit trop haut et anticonstitutionnel.

Dans le secteur des transports pouvez-vous défendre une réforme « juste » ?

Les régimes spéciaux, on y met fin pour les nouveaux embauchés à la RATP, c’est une question de cohérence et d’équité ; c’est comme avec la réforme de la SNCF de 2018, personne ne l’avait fait. Je n’utilise jamais le mot de privilège, je connais l’histoire de nos services publics. Mais je ne sais pas expliquer aujourd’hui au chauffeur de bus de Clermont-Ferrand qu’il n’a pas les mêmes règles que le chauffeur de bus de Paris. Donc, on évolue pour les nouveaux et on respecte le contrat social pour les anciens. A la RATP comme à la SNCF, on ne va pas casser ce contrat pour les agents engagés au statut.

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