Ils réalisent que leur enfant l’a échappé de peu
Des parents de la Garderie Éducative Ste-Rose de Laval sont revenus sur les lieux du drame hier pour rendre hommage aux deux petites victimes décédées, peinant toujours à réaliser que leur propre enfant l’avait échappé de peu.
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« C’est sûr que je repense à ça et je demande ce qui aurait pu arriver si j’étais arrivé cinq minutes avant. C’est pas facile de s’imaginer », a affirmé aux médias André Beaudoin, l’une des premières personnes à être intervenues pour tenter de maîtriser le suspect.
« Je veux juste rendre hommage aux familles, on pense fort à eux, on pense juste à nos enfants », a-t-il poursuivi.
Ce dernier venait tout juste d’arriver à la garderie pour y laisser son enfant de deux ans aux bons soins des éducatrices lorsque l’autobus a frappé de plein fouet le bâtiment mercredi.
Croyant à un simple accident, lui et d’autres parents sont rapidement intervenus pour venir en aide aux bambins, alors que plusieurs étaient coincés sous le mastodonte.
« Je voulais sauver tous les enfants »
Un autre père de famille, arrivé au même moment, a raconté aux caméras la scène déchirante qui s’est jouée.
« Je voulais sauver tous les enfants. Je voulais aussi maîtriser le danger qu’était cet homme. Je devais choisir entre sauver les enfants et maîtriser l’individu », a relaté Mike Haddad, les poings encore marqués par sa furieuse lutte.
Après avoir réussi à contenir Pierre Ny St-Amand, il s’est ensuite dirigé vers l’autobus, où des petits criaient à l’aide. Il a réussi à en dégager quelques-uns.
« Je lui ai dit : “ma petite fille, je vais te sortir, je m’en viens t’aider », a-t-il relaté, la voix coupée par l’émotion.
Les policiers lui ont ensuite demandé de quitter la scène pour leur permettre de faire leur travail.
« Mes sympathies aux parents qui ont perdu leurs enfants. J’espère que ceux à l’hôpital vont bien aller. Je pense que tout le monde a fait de son mieux. Je pleure pour les parents qui ont perdu leur enfant, je pleure pour eux autres. On est avec eux. On les aime, qu’ils restent forts », a soutenu M. Haddad.
Un adon
La mère d’une fillette de 2 ans et demi qui fréquentait la garderie de Laval estime qu’un coup du destin a évité à son enfant de se retrouver parmi les victimes.
- Écoutez l’entrevue de Benoit Dutrizac avec Hamdi Ben Chaabane, présent sur la scène du drame à Laval sur QUB radio :
« Si la routine avait été habituelle, pis que j’avais déposé Chloé dans le local des papillons. Elle m’aurait fait son bye-bye dans la fenêtre, et c’est la fenêtre sur le coin qui a été défoncée », a laissé tomber Geneviève Berthiaume Gagnon.
« Probablement que Chloé serait à l’hôpital aujourd’hui, cet adon-là nous a sauvés », a-t-elle ajouté, alors qu’elle est venue se recueillir sur les lieux de la tragédie.
Elle avait déposé sa fille vers 8 h 10, soit 20 minutes avant la collision qui a causé la mort de deux enfants, en plus d’en blesser six autres.
« Normalement, son local n’est pas ouvert. Mais ce matin-là, oui », explique-t-elle.
– Avec l’Agence QMI