Et si vous deveniez rôlistes ?
Une poignée de geeks autour d’une table, déguisés en elfes et en magiciens, qui font joujou avec des figurines… Les clichés sur le jeu de rôle ne manquent pas, et ont longtemps terni son image. Dans les années 1980, certains de ses détracteurs, surtout aux États-Unis, ont même voulu y voir une forme d’initiation aux rituels sataniques. Pourtant, aujourd’hui, ce loisir connaît un véritable essor, porté, dans le sillage du jeu de société, par la recherche d’expériences plus sociales née des confinements successifs.
En effet, le jeu de rôle est d’abord un loisir social, souvent décrit comme l’élaboration collaborative et improvisée d’une histoire de fiction. Même si des outils informatiques permettent aujourd’hui de le pratiquer « en distanciel », il trouve tout son sens autour d’une table, et nécessite un investissement financier minimal : il suffit d’un recueil de règles, de quelques dés (à six, mais aussi à quatre, huit, dix, douze ou vingt faces !), de feuilles de papier et de crayons pour commencer à jouer.
S’il existe des dizaines de systèmes différents, le principe est toujours le même. Le jeu prend la forme d’un dialogue entre l’un des joueurs, désigné comme « meneur de jeu » (MJ), et le reste des joueurs. Le MJ décrit le contexte, les situations auxquelles sont confrontés les personnages interprétés par les joueurs, puis leur demande les actions qu’ils souhaitent entreprendre. Il décrit la réussite ou l’échec de ces actions (souvent en fonction de lancés de dés), et les conséquences qui s’ensuivent. Ce cycle continue jusqu’à ce que l’histoire créée par les interactions entre les joueurs et l’univers du jeu, par l’entremise du meneur, trouve un aboutissement. Il n’y a donc ni gagnant ni perdant dans un jeu de rôle, et l’échec y a autant sa place que la réussite, tant qu’il permet de raconter une histoire intéressante.
Au croisement du jeu de société collaboratif, du conte interactif et de l’improvisation théâtrale, le jeu de rôle est un univers particulièrement riche, et ouvert à tous types de joueurs, y compris aux enfants (avec des mécaniques adaptées). De la classique fantasy « tolkienesque » aux enquêtes policières, de la préhistoire à l’exploration spatiale, de l’horreur occulte à l’aventure parodique, les histoires que permettent de raconter le jeu de rôle sont infinies. À vous de raconter la vôtre !