Il y a des lapsus plus savoureux que d’autres. “Notre maire parle dans l’autre salle. Tout ça pour dire que le palais des congrès, euh, le palais de la Méditerranée est archiplein. Les deux salles sont pleines”, lâche, plein de fougue, Pierre-Paul Léonelli, le patron de la majorité municipale et métropolitaine. Oups.
“Le premier parti de Nice”
Jeudi 9 février en début de soirée, c’est lui, comme à l’accoutumée, qui a ouvert le bal à la réunion de rentrée des Amis du maire de Nice dont il est le coriace président.
“Ce qui nous anime, c’est l’amour de Nice, l’amour de son maire », s’enflamme-t-il. Avant de céder la parole à Caroline Migliore, la vice-présidente de ce mouvement qu’ils adorent tous décrire comme le “premier parti de Nice”. Pas faux, si on se fie aux chiffres. Le maire a plus de “5.000” amis. Pas faux, si on se fie à la salle qui est vraiment, vraiment, pleine à craquer.
Au micro, Caroline Migliore a cité tous les maires présents dans la salle. Les “toujours là”. Les que là! Que “chez Estrosi”. Et ceux, nombreux qui, il y a un mois, étaient dans cette même salle, mais pour applaudir… Éric Ciotti.
La conseillère départementale a ensuite énuméré les élus de la majorité. Et comme sur le terrain, fut un temps, c’est l’ancien capitaine de l’OGC Nice José Cobos qui gagne à l’applaudimètre.
“Ne nous laissons pas entraîner dans le caniveau”
Ensuite Anthony Borré, le premier adjoint, a investi la scène. Le rôle du “méchant flic”, avant le “gentil flic”: un Christian Estrosi au discours apaisé et optimiste.
“Le débat d’idées, ce n’est pas le dénigrement. (…) Ne nous laissons pas entraîner dans le caniveau, gardons de la dignité et de la hauteur, à l’image de notre maire. Oui au débat d’idées, non au combat de rue”, a blâmé le premier adjoint, avant de céder le micro à “celui qui ne divise pas les Niçois”, celui “qui ne les monte pas les uns contre les autres”.
“Le projet phare du mandat”
Alors bien sûr, dans son discours, Christian Estrosi a évoqué Nice classée au patrimoine mondial de l’Unesco, le raccordement de la voie Mathis à l’autoroute A8 “tant voulu par les Niçois”, les futures lignes de tram vers les Paillons et vers Cagnes-sur-Mer, le prochain giga-commissariat de l’ex-hôpital Saint-Roch avec les deux polices, nationale et municipale, ou encore le “verdissement de la ville”, de “toute la ville”.
Sans oublier “le projet phare du mandat”: l’extension de la coulée verte sur les ruines du TNN et du palais des congrès Acropolis (confer le lapsus du truculent Léonelli).
Et ce message, à peine voilé: “Nous allons poursuivre la marche en avant de notre ville”.
“Vous êtes ma seconde famille”
Mais Christian Estrosi, dans un ton peu habituel, a surtout parlé des Niçois, de son bonheur d’être le maire d’une ville “embellie, qui brille, qui rayonne”.
“Vous êtes un peu comme une famille pour moi. (…) Il y a Laura, nos enfants. Et il y a vous. Vous êtes ma seconde famille. Cette soirée, elle est pour nous et entre nous”, a-t-il martelé, jeudi soir, face à la salle.
Un “entre nous” qu’il veut le plus large possible. “Je ne désespère jamais de rassembler, d’une manière ou d’une autre”, a encore lancé Christian Estrosi.
“Parce qu’être maire c’est d’abord tendre la main et agir sur votre quotidien. Dans une société où l’égoïsme et le repli sur soi sont partout, ce mandat est une véritable respiration”, jure l’ex-Républicain, devenu le vice-président d’Horizons.
Et de conclure: “Merci de m’avoir donné autant. (…) Le bonheur d’être maire de Nice, c’est vous qui me le donnez”.