L’agriculture de demain se dessine en Bretagne – Économie



Cinq mois après l’annonce, par le président de la République, d’un pacte et d’une loi d’orientation et d’avenir agricoles, le volet régional de la concertation s’est ouvert ce jeudi 9 février à Rennes. Copilotée par l’État et la Région, elle sera mise en œuvre par la chambre d’agriculture.

L’objectif, pour l’agriculture française et son industrie agroalimentaire, malmenées par les conséquences de la guerre en Ukraine, est de renforcer et surtout de stopper l’érosion de la souveraineté alimentaire. « La Bretagne est une très grande région agricole et agroalimentaire et a vocation à le rester », martèle André Sergent, le président de la chambre régionale. La question résonne particulièrement au regard du dernier recensement agricole de 2020 : si la région a pu conserver sa surface agricole, elle a perdu un quart de ses exploitations et plus de 7 % de son cheptel.

Transmission, foncier, climat et alimentation

Avec quatre agriculteurs sur dix en âge de prendre leur retraite dans les dix ans à venir, le principal enjeu à l’horizon 2040, rappelé par Emmanuel Berthier, le préfet de région, est démographique. Une question indissociable de celle de l’accès au foncier pour le président de Région, Loïg Chesnais-Girard : « On ne pourra pas installer 1 000 jeunes par an sans poser cette question en haut de la pile ».

Transition climatique et évolution de la demande alimentaire vont également occuper les représentants du monde agricole bientôt réunis au sein de trois groupes de travail. Leurs propositions seront présentées le 11 avril à Pontivy (56), à la suite de deux demi-journées de travail programmées au mois de mars à Plérin (22).

Cinq propositions bretonnes

Des questions dont les élèves des lycées agricoles vont également se saisir, invités à débattre au sein de leurs établissements. Une initiative saluée par la profession. L’unanimité s’arrête là. Alors que les premières revendications se font attendre, notamment pour réclamer une simplification administrative des procédures d’installation classée et dénoncer la multiplication de recours contre des élevages jugés abusifs, quelques voix se font entendre pour regretter l’absence de représentants de la société civile et appeler « à ne pas reproduire les erreurs du passé ».

Les arbitrages se feront à la majorité : comme les autres régions, la Bretagne devra se limiter à cinq propositions pour alimenter la concertation nationale qui s’achèvera fin mai à Paris.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *