Label Clé verte : pourquoi la région Paca est-elle bonne élève ?

Les Nouvelles Publications : Depuis quand le label Clé verte existe-il ?

Nathalie Bel Baussant: La Clef verte est le premier label international de tourisme durable pour les hébergements touristiques et pour les restaurants. Il est né au Danemark en 1994 et a été importé en France dès 1998. L’association Teragir porte cette labellisation française depuis le départ.

Quels sont les chiffres à retenir pour 2023 ?

En France, 1 077 établissements ont obtenu le sésame, dont 149 en Provence-Alpes-Côted’Azur (Paca), contre 107 l’an dernier. Paca connaît la plus forte progression, avec 40 % de hausse.

Nathalie Bel Baussant, directrice du pôle tourisme durable au sein de Teragir, accompagne avec ses équipes les acteurs du tourisme dans leurs projets de développement durable. (Crédit : D.R.)

Comment expliquez-vous ce très bon taux de progression des labellisations en Paca ?

Teragir a tissé différents partenariats en local, ce qui nous apporte de la visibilité et crée une dynamique territoriale. En 2019, nous avons signé une convention avec la Ville de Marseille et l’office de tourisme et des congrès de Marseille. Durant cinq ans, nous allons accompagner ensemble une soixantaine d’établissements pour l’obtention. L’an dernier, c’est avec Provence tourisme que nous avons signé et là, nous venons d’acter un travail commun avec l’office de tourisme métropolitain de Nice Côte d’Azur, ainsi qu’avec la Région, porté par le CRT.

L’annonce gouvernementale de novembre dernier va donc dans le bon sens…

Nous sommes en effet ravis que le gouvernement ait choisi la Provence-Alpes Côte d’Azur comme région pilote pour tendre vers une planification écologique. Il s’agit du premier chantier de ce genre en France ! Cette région reste emblématique du tourisme en France, avec une biodiversité très riche. Mais ce territoire concentre tous les enjeux écologiques. Il reste l’un des plus affectés par la montée des températures et par les événements climatiques extrêmes, tels que les sécheresses. Dans les Hautes-Alpes, le lac de Serre-Ponçon est descendu à 17 mètres en dessous de son niveau habituel, ce qui a contraint, l’été dernier, à la fermeture de plages au public. Les gorges du Verdon, situées entre les Alpes-de-Haute-Provence et le Var, se sont elles aussi asséchées, ce qui a entraîné l’interdiction de l’accès au canyon.

Comment sont sélectionnés les établissements ?

Sur la base du volontariat bien sûr, mais il faut aussi que le site soit prêt à investir. On ne doit pas non plus partir de trop loin… D’ailleurs, grâce à cela, le taux de réussite s’en ressent. A Marseille, nous avons eu par exemple 100 % des nouveaux dossiers présentés qui ont été acceptés. Au niveau national, ce taux est de 84 %. Mais quand nous tissons des partenariats sur place, forcément, le taux grimpe, grâce notamment aux ateliers d’aide que nous mettons en place.

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Le label est-il remis en jeu chaque année ?

Oui. Nous réalisons un audit sur place, lorsque l’établissement candidate. Nous réalisons ensuite un deuxième audit, une fois la Clé verte obtenue. Puis, nous retournons tous les trois ans contrôler que tout est conforme aux valeurs et normes de notre charte.

Citez-nous quelques mesures concrètes liées au label ?

Nous abordons sept thématiques, allant de la gestion des déchets, à celle de l’énergie, en passant par la RSE et la formation. L’eau en fait bien sûr partie et cela se joue avec des mesures simples. Nous demandons à réduire le débit des douches de 15 l/mn à 9 l/mn, d’installer des chasses d’eau économes, ou encore, de couvrir les piscines pour réduire l’évaporation. Autant de gestes qui, mis bout à bout, allègent non seulement les factures énergétiques, mais préservent aussi notre planète.

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