La STM doit dire si d’autres coupes de service s’en viennent, juge l’opposition
Après l’arrêt du service d’autobus aux 10 minutes, l’opposition à l’hôtel de ville souhaite que la Société de transport de Montréal (STM) présente publiquement son plan de redressement et indique si d’autres coupes sont à prévoir pour 2023.
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Ensemble Montréal demande à la STM de se présenter devant le conseil municipal pour présenter son plan de match afin de se maintenir à flot malgré un trou budgétaire de 78 millions $.
La demande de l’opposition arrive quelques semaines après la fin de l’offre d’autobus aux 10 minutes lors des heures de pointe. Début janvier, la STM a coupé les huit dernières lignes offrant ce service, qui en comptait 31 avant la pandémie.
«D’un côté, l’administration de Projet Montréal martèle qu’il faut tout faire pour réduire l’usage de l’auto-solo […]. Mais de l’autre, on apprend qu’elle met un terme au réseau de bus 10 minutes max en catimini, et ce, au moment où l’achalandage dans le réseau de la STM atteint un sommet en trois ans», a indiqué la porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, Alba Zuniga Ramos.
Cette annonce a été accueillie favorablement par la directrice générale de Trajectoire Québec, un organisme qui milite pour le transport en commun.
«Pour nous, plus il y a de transparence pour les usagers, mieux c’est. […] C’est important de savoir le plus tôt possible s’il y a d’autres coupures qui s’en viennent», a souligné Sarah Doyon.
L’administration Plante est aussi satisfaite de voir l’opposition se préoccuper de cette situation. «Mais c’est un problème structurel de longue date que nous rattrapons depuis 2017, tant au niveau de la ville qui a augmenté ses investissements, qu’au niveau de la CMM», a précisé Catherine Cadotte, attachée de presse de la Ville.
Des contributions financières déterminantes
L’opposition aimerait aussi savoir combien d’argent la STM réclame à Québec et à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) pour pouvoir se remettre sur pied.
«La contribution financière de l’ARTM au budget 2023 de la STM est toujours en discussion et sera déterminante pour présenter l’état des finances 2023 de la STM», a mentionné Mme Cadotte.
En attendant un chèque de Québec, Mme Doyon espère que l’administration Plante «assume un leadership». «Tant que ce n’est pas réglé, on ne peut pas se permettre que des municipalités abandonnent leurs services de transport collectif.»
Tous les yeux tournés vers Québec
Plus tôt cette semaine, des organismes militant pour le transport collectif ont demandé à Québec d’augmenter l’offre de services et d’adopter un nouveau plan de financement.
Présente à Montréal lundi pour discuter avec eux, la ministre des Transports Geneviève Guilbault ne s’est cependant pas engagée sur un montant précis. Elle a plutôt annoncé une tournée de consultations qui débutera en mars.
Rappelant l’urgence d’avoir une entente sur cinq ans avec les municipalités, Mme Doyon est tout de même encouragée par le discours de la ministre, qui souhaite trouver une solution cette année.
«Les sociétés de transports ne peuvent plus dépendre de mesures d’urgence à la pièce, c’est une transformation globale du modèle de financement qui s’impose», a rappelé Catherine Cadotte.