222 prisonniers politiques libérés et exfiltrés vers les États-Unis
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Surprise ce jeudi 9 février au Nicaragua : 222 prisonniers politiques ont été libérés dans la matinée par le gouvernement de Daniel Ortega, sur 245 qui seraient retenus dans le pays, selon un collectif d’ONG. Les intéressés ont aussitôt été mis dans un avion, direction les États-Unis. Parmi eux, deux Françaises.
Ce jeudi, le juge Octavio Rothschuh a confirmé la libération et l’expulsion de plus de 222 prisonniers politiques, précisant que tous avaient été privés de leurs droits politiques et déclarés « traîtres à la patrie ».
« Les traîtres à la patrie perdent leur nationalité nicaraguayenne », indique une réforme constitutionnelle adoptée en première lecture par le Parlement, contrôlé par les partisans du président Ortega. Un texte qui doit encore être soumis à un second vote au cours du deuxième semestre 2023, mais dont l’approbation est considérée comme acquise.
Pour autant, le juge n’a donné ni nom, ni raison pour cette décision soudaine du gouvernement Ortega qui, lors de la répression de manifestations de 2018, avait envoyé des centaines d’opposants en prison.
Une situation qui s’était reproduite en 2021 pour des dizaines de figures de l’opposition, dont plusieurs candidats potentiels à la présidentielle. La même année, M. Ortega était réélu sans difficulté pour la quatrième fois consécutive.
Le régime de l’ancien guérillero sandiniste, revenu au pouvoir en 2007, est devenu avec le temps de plus en plus autoritaire.
Jeudi matin, les 222 prisonniers politiques, retenus dans diverses prisons du pays ou en résidence surveillée, ont donc été réunis et mis dans un charter, direction Washington.
Le département d’État américain a salué une « décision positive et bienvenue », précisant que les anciens prisonniers vont obtenir un permis de séjour d’une durée initiale de deux ans. Parmi eux, un Américain et deux Françaises, arrêtés en septembre dernier et condamnés à huit ans de prison.
Ces libérations marquent « une étape constructive vers la lutte contre les violations des droits de l’homme dans le pays et ouvrent la porte à un dialogue plus approfondi entre les États-Unis et le Nicaragua sur les questions préoccupantes », a pour sa part réagi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué.
We welcome the 222 Nicaraguan political prisoners released by the Government of Nicaragua today. We will continue to support improved conditions for the Nicaraguan people.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) February 9, 2023
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